Instantanés

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Le désert et l'oasis de Siwa

                              Le désert et l'oasis de Siwa

 Si « Le crabe aux pinces d'or » vous a fait rêver, le désert de Siwa vous permettra de revivre vos fantasmes éveillés par la lecture de cette BD d'Hergé : l'immensité désertique de sable jaune parcouru de stries et de graphismes ondulatoires, le soleil au-dessus de vos tètes, blanc, incandescent qui vous rappelle les mouchoirs noués de Tintin et du capitaine Haddock. Vous aurez le souffle coupé par la taille des dunes, les arabesques géantes qu'elles composent. Vous aurez envie d'y marcher pieds nus et de contempler la trace de vos orteils qui s'y sont enfoncés. Et vous serez surpris, après une longue randonnée, de découvrir une oasis d'eau glacée, une autre d'eau sulfureuse où les baigneurs soignent leurs maux, un grand lac salé. Et tout autour, vous surprendrez un oiseau bleu ou jaune qui vous offre sa grâce voletante. Il existe même des aventuriers qui espèrent y faire pousser des plants d'olivier.

C'est, en tout cas, ce que nous avons vécu tout au long de ce séjour qui nous a saturé l'esprit de beauté, d'infini, et de découvertes provenant d'autres mondes, tels les fossiles qui ont 20 millions d'années, l'âge de ce désert, des fossiles d'animaux marins mais aussi de branches d'arbres. Avec un peu de chance, vous y trouverez des rosaces noires, millénaires, ou des outils préhistoriques taillés dans le silex ou dans le marbre.

A 900 km à l'ouest du Caire, le village de Siwa est constitué d'une population plutôt pauvre, formée de cultivateurs qui vivent des produits des milliers de palmiers  et d'oliviers continuellement entretenus. Ce sont d'anciens nomades sédentarisés encore regroupés en tribus avec une culture et des règles tout à fait particulières. Leur origine est très diversifiée : ils sont venus de l'Arabie, de l'Afrique noire, de l'Algérie, du Maroc, etc. Leur langue maternelle n'est pas l'arabe mais le Siwi, proche de la langue berbère, qu'ils parlent entre eux et pour la pérennisation de laquelle ils luttent, contrant les tentatives de normalisation du gouvernement égyptien.

Surmontant le village dont les maisons sont bâties encore en boue sèche le plus souvent, se dressent les ruines imposantes de l'ancienne forteresse de Shali qui servait de refuge et de lieu d'habitation.

Si vous y circulez tôt le matin, vous serez enchanté par les envols de groupes d'ibis et de toutes sortes d'oiseaux, vous serez accompagné par les chants des coqs, des poules et les braiements plaintifs des ânes. Puis vous commencerez à vous écarter des charrettes tirées par des ânes gris ou noirs, moyen de locomotion le plus usité, conduites souvent par des enfants, transportant des femmes entièrement voilées.  Et, inévitable surgissement de la modernité polluante, vous entendrez la pétarade incongrue des motos chinoises dont vous vous empresserez de vous écarter.



07/04/2008
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